Page:Les voyages au théâtre par A. D'Ennery et Jules Verne.djvu/59

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FOGG, froidement.

À votre service.

ARCHIBALD, avec colère.

Grand merci ! Je ne me soucie pas de votre argent ! J’en ai, je crois, plus que vous… Et quant aux coups d’épée…

FOGG, montrant le bras d’Archibald.

Vous en avez aussi, je crois, plus que moi.

ARCHIBALD.

Mais je compte vous rendre celui-là bientôt.

FOGG.

À Calcutta… alors !

ARCHIBALD, avec colère.

Au diable ! s’il le faut.

FOGG.

À votre aise. (Au Parsi.) Où est l’éléphant ?

LE PARSI.

Il est ici ; mais comme il doit servir cette nuit aux funérailles du rajah, je ne puis vous le livrer qu’après la cérémonie.

FOGG.

À quelle heure sera-t-elle terminée ?

LE PARSI.

Vers deux heures du matin… après que la malheureuse veuve aura été brûlée.

ARCHIBALD.

Brûlée ? quoi ! une femme qui se brûle sur le bûcher de son mari !… On en trouve donc encore ?

PASSEPARTOUT.

En France, quand elles brûlent, c’est de se remarier !

FOGG, au Parsi.

Où est cette nécropole ?

LE PARSI.

À deux lieues d’ici.

FOGG, calculant.

Le bateau ne part de Calcutta pour Hong-Kong que le 25 octobre. Il suffit que j’arrive à Calcutta demain soir. (À l’Indien.) Bien ! à deux heures l’éléphant sera ici ?

LE PARSI.

Il y sera.