Page:Les voyages au théâtre par A. D'Ennery et Jules Verne.djvu/98

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FIX, le retenant.

Seulement… comme il faut être sage, et garder sa tête, tu m’apporteras aussi une carafe d’eau.

LE TAVERNIER, étonné.

Une carafe d’eau ?

FIX.

Oui, d’eau… (Bas.) d’eau-de-vie blanche (Haut.) Allons, marche. (Le tavernier sort.)

PASSEPARTOUT.

Il paraît que vous craignez la boisson ?

FIX.

Celle-là !… c’est trop violent pur… mais avec de l’eau, vous allez en juger.

PASSEPARTOUT, gaiement.

On en jugera.

FIX.

Eh ! eh ! vous êtes gai !… Savez-vous pourquoi j’aime les Français, moi ?

PASSEPARTOUT.

Parce qu’ils sont aimables, pardieu !

LE TAVERNIER, apportant un autre plateau.

Voilà ! (Il s’éloigne.)

FIX, versant.

Oui, parce qu’ils sont aimables, et puis parce que c’est à un Français que je devrai la grande fortune que je vais faire !

PASSEPARTOUT.

Ah bah !

FIX.

Tenez, goûtez-moi ça… À votre santé ! à la vôtre ! (Arrêtant le bras de Passepartout, qui se prépare à boire.) Non, pas sans eau… Diable ! c’est trop fort !

PASSEPARTOUT.

Ah bah !… vous croyez ?… (Il tend son verre à Fix, qui verse de l’eau-de-vie blanche.) À votre santé. (Il boit.)

FIX, feignant de boire.

À la vôtre. (Il jette le contenu de son verre.)

PASSEPARTOUT.

Vous disiez donc ?…