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Page:Lescour - Telenn Remengol.djvu/178

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NOTES ET ÉCLÂIRCISSKMENTS

-Dame de Tout-Remède, il puisait de nouvelles forces pour de nouvelles épreuves. « A quoi sert-il, écrivait-il, un jour, à l’un de ses vieux amis dont le dévouement ne lui fit jamais défaut, « à quoi sert-il de résister contre la force ? Cependant toi et moi nous croyons avoir fait de notre mieux pour rénssir. Notre conscience ne nous reproctie rien : c’est beaucoup, c’est tout selon moi. Toutes ces injustices, toutes ces persécutions serviront à me détacher des choses et des hommes de ce monde. J’en bénis le bon Dieu, mon cher Lescour, il agit avec moi, comme le jardinier avec l’arbre auquel il veut changer de place ; il ne l’arrache pas violemment, mais il dégage toutes les racines les unes après les autres, et le pauvre arbre tombe de lui-même, comme s’il était content… » (Lettre du 10 octobre 1859.)

La patience du saint prêtre triompha enfin de tous les mauvais vouloirs que l’esprit du mal avait semés sur sa route, et le digne Pasteur put réaliser ce que son cœur avait désiré pour le bien de ses paroissiens. Aimé et vénéré de tous, rien ne semblait alors manquer à son bonheur. Mais le bonheur est-il durable dans cette vallée de larmes ? Une croix plus lourde encore était réservée à l’homme de Dieu : il allait être frappé dans ses plus chères affections de famille. Son frère M. Théophile Kerloc’h, prêtre, aussi distingué par sa piété que par sa science, qui depuis plusieurs années exerçait à Paris le saint ministère, vint en Bretagne mourir dans ses bras. Cette mort fit à son cœur si aimant une blessure qui ne se ferma jamais. Ni l’amitié d’un autre frère, le docteur Henri Kerloc’h, ni la tendresse d’une sœur. Mlle Marie Kerloc’h, ni l’attachement de ses nombreux amis, ni l’affection de ses vicaires et de ses paroissiens, rien ne put adoucir la douleur de cette cruelle séparation. Ce fut même cette douleur concentrée qui fut,