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Page:Lescour - Telenn Remengol.djvu/180

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NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS

prochaine avec une sérénité que la religion seule peut donner. Après une de ces crises qui devenaient plus fréquentes de jour en jour, à mesure que le moment suprême approchait, celui qui écrit ces lignes voulant le distraire de sa douleur, lui demanda : « A quoi penses-tu, Pierre ? Au bon Dieu et à toi, répondit-il… » Pendant la dernière heure de sa longue agonie, son regard mourant se voilait de tristesse, quand il parlait de l’Eglise de Dieu ! Il l’aimait, comme un fils aime sa mère, et n’a cessé de prier pour elle qu’en cessant de vivre. C’est dans ces sentiments pleins de foi, d’espérance et d’amour qu’il rendit sa belle âme à Dieu. — Quarante-huit prêtres suivis d’une foule immense de fidèles, assistaient au convoi, tous attendi’is, les larmes aux yeux, voulaient contempler encore une fois les traits de ce visage si doux, que l’ange de la mort avait glacé, et sur lequel cependant on remarquait comme un rayon d’immortelles espérances.

Il y aura bientôt huit ans (beaucoup plus qu’il n’en faut pour faire oublier les plus grands potentats) que M. l’abbé Kerloc’h est descendu dans la tombe et sa mémoire est bénie et le sera longtemps encore dans le diocèse de Quimper. Tous les jours et surtout le dimanche, pauvres et riches vont prier et verser des larmes sur la tombe de ce bon prêtre, le modèle des pasteurs.

Et maintenant, prêtre du Dieu vivant, je te dirai encore une fois, avant de descendre moi-même dans la tombe, repose en paix sous l’œil de Dieu et sous la garde de notre mère, la Vierge de Rumengol ; repose en paix, ami fidèle, ta mémoire vivra éternellement : in memoria æterna erit justus… Mais dans le ciel souviens-toi de ton vieil ami et de tous ceux que tu as aimés sur la terre.