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Page:Lescour - Telenn Remengol.djvu/67

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LA HARPE DE RUMENGOL

» Retournons maintenant dans nos foyers, munis de
la sainte médaille,
» Destinée à nos enfants et à nos proches ;
» Cette médaille, indulgenciée par notre St-Père le Pape,
» Doit briller sur le cœur de tout bon chrétien. »

Ainsi faisaient leurs adieux, trois pauvres femmes nu-pieds.
Venues au pardon de Rumengol, portant à la main une
Baguette blanche. Elles étaient parties de chez elles, à
L’aurore, le samedi avant la Trinité, en compagnie d’un grand nombre de voyageurs et de pèlerins.

Après avoir fait trois fois le tour de l’église de la mère des
Bretons, après avoir baisé l’autel et l’image sainte, elles ont
Repris la route de leur village, en chantant gaiement
Les belles poésies faites en l’honneur de la vierge Marie.

Sur le point de franchir le sommet d’une colline élevée.
Dans la paroisse de Landévennec, vis-à-vis la tour de Plougastel,
L’une de ces trois femmes s’arrêta brusquement,
Et dit à ses deux compagnes :

« Voyez le temps ! le ciel devient sombre.
» Dieu ! quel coup de tonnerre ! Ecoutez comme il retentit
» Avec fracas à travers les voûtes célestes, sillonnées
» De sinistres éclairs. Il appelle à lui l’orage qui s’avance là-bas. »