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Page:Lescour - Telenn Remengol.djvu/9

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VII
PRÉFACE

Les successeurs de ces premiers chantres de l’Armorique n’adressent plus leurs hymnes à Hésus, dieu de la guerre, à Teutâtes, dieu du commerce, à Ogmius, dieu de la poésie et de l’éloquence, ni à Néhélennia, mais leurs chants ont conservé, jusqu’à nos jouirs, un caractère religieux.

La croix, instrument ignominieux du supplice de l’Homme-Dieu, surmonte les dolmens et les menhirs, et là où se célébraient les sacrifices sanglants des hommes des chênes, le christianisme a élevé des autels pour la célébration des mystères divins du sacrifice du Golgotha.

Taliezin, un des premiers bardes connus, debout sur les monuments druidiques, chantait autrefois, aux enfants d’Armor, l’immortalité de l’âme^, les aphorismes des prêtres Gaulois, et les divers états nécessaires à toute existence : le commencement dans Annoufu, ou l’abaissement dans l’abîme ; la transmigration dans Abred, c’est-à-dire l’état de liberté dans l’humanité, où tout être animé procède de la mort ; la plénitude ou la perfection dans Gwirsfid, c’est-à-dire l’état de félicité dans le ciel, où tout être animé procède de la vie.

Plusieurs siècles nous séparent de Taliézin, et