Page:Leskov - Le Voyageur enchanté.djvu/276

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— Mon enfant, veux-tu faire une promenade en voiture ? lui demanda-t-il.

Elle ne répondit pas ; il reprit en s’adressant à la mère :

— Je vous en prie, envoyez-la prendre l’air avec sa bonne, je mets mon équipage à leur disposition.

— Pourquoi ? questionna en français Eugénie Séménovna.

— Il le faut absolument, répliqua le prince.

Après qu’ils eurent encore échangé quelques mots à ce sujet, la barinia, de guerre lasse, dit à la niania :

— Habillez-la, et vous irez promener avec elle.

La vieille emmena le baby, laissant la maîtresse de la maison en tête-à-tête avec le visiteur. Quant à moi, je restai aux écoutes dans la garde-robe : outre qu’il m’était impossible de quitter ma cachette, je me disais que le moment était venu où j’allais savoir si on nourrissait quelque mauvais dessein contre Grouchka.