Page:Lettres d’un habitant des Landes, Frédéric Bastiat.djvu/141

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pour aider au triomphe du bien, croyez en vous-mêmes, en votre responsabilité qui ne peut se concevoir sans la liberté. »

Les forces du patient étaient vaincues, mais sa foi de missionnaire restait inébranlable. La tendresse qu’il avait vouée à sa seconde mère, aux siens, à ses amis, comme sa foi, malgré les plus vives souffrances, ne s’est jamais altérée. Sans cesse ramené par ses méditations à la contemplation des œuvres divines, chaque preuve nouvelle de la sagesse, de la bonté du Créateur lui causait des enchantements ineffables ; son âme, profondément religieuse, naturellement tournée vers la lumière, sembla l’entrevoir tout entière au moment suprême. « La vérité, la vérité, » répéta-t-il deux fois en pressant le crucifix de ses lèvres. Quelques minutes plus tôt, on l’avait entendu murmurer : « Je suis heureux que mon esprit m’appartient. » Bastiat allait atteindre sa cinquantième année quand il mourut à Rome le 26 décembre 1850. Dans l’église de Saint-Louis-des-Français, une dalle de marbre recouvre sa tombe et rappelle à ses compatriotes un nom qui honore leur patrie. Aujourd’hui, en 1877, sur la place du village de Mugron, vis-à-vis de la maison qui