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Avez-vous eu la patience de lire la séance d’hier[1] ? Quelle triste lutte ! Selon moi, un acte d’une moralité plus que douteuse serait devenu excusable par un simple aveu, d’autant que la responsabilité en remontait aux prédécesseurs de Faucher. C’est le système de défense qui est pitoyable. Et puis les représentants, aspirants ministres, sont venus envenimer et exploiter la faute. Ah ! madame, suis-je condamné à tomber ici de déception en déception ! Faudra-t-il que, parti croyant de mon pays, j’y rentre sceptique ? Ce n’est pas ma foi en l’humanité que je crains de perdre ; elle est inébranlable ; mais j’ai besoin de croire aussi en quelques-uns de mes contemporains, aux personnes que je vois et qui m’entourent. La foi en une généralité ne suffit pas.

Voici une brochure sur Biarritz, je suis sûr qu’en la lisant vous direz : C’est là qu’il fait nous rendre[2] pour faire une forte constitution à ma bien-aimée Louise. »

L’auteur de cette brochure voulait que je

  1. Discussion à la Chambre, à propos d’une dépêche télégraphique adressée par le ministre de l’intérieur Faucher aux préfets quelques jours avant les élections du 18 mai 1849.
  2. Paroles de Gœthe dans Mignon.