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SECONDE LETTRE.


Quatre jours se sont écoulés, ma sœur Agathe, depuis ma première lettre, et je suis encore à recevoir de tes chères nouvelles. Quelque fâcheux évènement te mettrait-il hors d’état d’écrire ! ou si, préoccupée des qualités physiques de ton agréable, tu te repais d’avance du doux espoir, de réaliser tes projets amoureux ?

Au moment même où je t’écris, touches-tu peut-être au bonheur suprême ! Peut-être monsieur le chapelain n’oublie-t-il exprès son bréviaire, que pour s’occuper de tes charmes, et pour fourrager tes appas ! Assurément la victime est digne du sacrificateur. Tout ce qu’on peut imaginer de divin ; tout ce qu’on peut concevoir de parfait, se trouve, ma chère Agathe, réuni dans ta personne.

Oh ! que la guimpe et le bandeau inspirent de désirs ! Je me rappelle qu’après la mort du père