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L’ŒUVRE POÉTIQUE DE NOVALIS

réunit autour des fiancés quelques parents et amis intimes, le poète Klingsohr, sur la prière de Henri d’Ofterdingen, charme les assistants en leur disant un Conte merveilleux. Avec ce conte nous quittons décidément le domaine de la réalité humaine pour celui de la fiction mythologique. Si l’on veut en résumer le sens à l’aide d’une formule abstraite, on pourra dire que le Conte montre, en un récit symbolique, le triomphe du Magnétisme sur la Polarité et l’avènement du règne de l’Unité.

On sait l’immense enthousiasme que les expériences de Galvani sur l’électricité animale excitèrent dans le monde savant à la fin du xviiie siècle. On crut que la théorie de Galvani donnait une explication définitive des phénomènes de la vie, en substituant une force physique connue et définie à l’ancienne « force vitale », par laquelle on expliquait jadis ces phénomènes. Devançant par l’hypothèse les expériences de Volta, de Davy, d’Œrsted, de Faraday, Schelling s’empressait de poser en principe l’unité dernière de l’activité électrique, chimique et magnétique. Et il appelait galvanisme le « processus dynamique » unique qui se trouve à la base des phénomènes électriques, chimiques, magnétiques et vitaux, le lien si longtemps cherché entre la nature organique et la nature inorganique, le phénomène central du monde physique.

Le galvanisme étant conçu comme l’énergie fon-