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justice à Paris, quand la nouvelle arriva. L’Assemblée leva précipitamment la séance ; les ministres étaient consternés.

Leurs sifflements de la veille n’étaient que pour effrayer Paris, galvaniser les hommes d’ordre, provoquer un coup de main. L’incident s’était produit ; le Comité Central triomphait. Pour la première fois, M. Thiers se prit à croire que ces révoltés qui savaient réprimer une émeute, pourraient bien être un gouvernement.

Les nouvelles du soir lui furent plus douces. Les hommes de l’ordre accouraient place de la Bourse. Un grand nombre d’officiers, retour d’Allemagne, venaient s’offrir à les commander. Les compagnies réactionnaires s’établissaient solidement à la mairie du IXe, réoccupaient celle du VIe, délogeaient les fédérés de la gare Saint-Lazare, gardaient tous les abords des quartiers occupés, arrêtaient à force les passants. Il y avait une ville dans la ville. Les maires se constituaient en permanence à la mairie du IIe. Leur résistance avait une armée.




CHAPITRE VII


Le Comité Central triomphe de tous les obstacles et contraint les maires à capituler.

Le Comité Central fut à la hauteur. Ses proclamations, les articles socialistes de l’Officiel, l’acharnement des maires et des députés lui avaient rallié ceux des groupes révolutionnaires à l’écart jusque-là. Il s’était aussi adjoint quelques hommes comme Ranvier, Eudes,