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HISTOIRE DE LA COMMUNE DE 1871

pouvait croire, rappela son passé républicain, socialiste. Rigault lui reprocha la fusillade du 22 Janvier. Chaudey jura qu’il en était innocent. Cependant, il était à ce moment la seule autorité de l’Hôtel-de-Ville. Ses protestations se brisèrent contre la résolution depuis longtemps arrêtée de Rigault qui se souvenait de son ami Sapia, mort à ses côtés. Conduit dans le chemin de ronde, Chaudey fut passé par les armes, avec trois gendarmes pris le 18 mars. Après le 31 Octobre, il avait dit à Ferré et à des partisans de la Commune qui réclamaient la liberté de Louise Michel et de leurs amis : « Les plus forts fusilleront les autres. » Il mourut peut-être de ce mot.




CHAPITRE XXIX


« Nos vaillants soldats se conduisent de manière à inspirer la plus haute estime, la plus grande admiration à l’étranger. »
M. Thiers à l’Assemblée Nationale. 24 mai 71.

« La difficulté sociale est résolue ou en voie de résolution. »
Le Siècle, 21 mai.

Mercredi 24. — Les membres de la Commune évacuent l’Hôtel-de-Ville. — Le Panthéon est pris. — Les Versaillais fusillent les Parisiens en masse. — Les Fédérés fusillent six otages. — La nuit du canon.

Les défenseurs des barricades, déjà sans renforts et sans munitions, restent encore sans vivres, abandonnés aux seules ressources du quartier. Beaucoup, exténués, vont chercher quelque nourriture. Leurs camarades ne