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HISTOIRE DE LA COMMUNE DE 1871

Il avait débuté par fusiller les insurgés de Juin 48 et gagné la croix sur ces barricades. Redécoré par Louis-Napoléon, il avait boudé un moment l’Empire ; la princesse Mathilde l’avait ramené au bercail. Il allait être sénateur, lorsque le 4 Septembre renversa la marmite. De rage il s’était réfugié en Allemagne pendant toute la guerre et, rentré en France sous la Commune, s’était heurté au mandat réservé par elle aux bonapartistes militants. Il avait pendant six années minutieusement ramassé les inventions, les calomnies, les ordures faites sur la Commune, ajouté du sien et, aux mille latrines réactionnaires, donné leur grand collecteur, les Convulsions de Paris.

Les amateurs d’ouvrages pornographiques purent enrichir leur collection d’une Justine politique et de style fleuri. Ce n’était pas, disait Maxime Du Camp, un mouvement historique qu’il allait décrire, mais « un cas pathologique. » « Toute la ménagerie des passions humaines avait brisé sa cage et durant deux longs mois s’est vautrée en pleine bestialité. Comme une prostituée sans vergogne la Commune a tout fait voir et on a été surpris de la quantité d’ulcères qui la rongeaient. » C’est le début ; quatre volumes suivaient, de cette convulsion.

D’après Maxime Du Camp, le mouvement de la Commune était[1] « un accès d’épilepsie morale ; une sanglante bacchanale ; une débauche de pétrole et d’eau de-vie ; une ribauderie ; une inondation de violences, d’ivrognerie qui faisait de la capitale de la France un marais des plus abjects ; un cas analogue au mal des ardents, aux épidémies choréiques, aux possessions du moyen-âge. Le personnel se composait : « en haut, d’hommes arrivés aux accidents tertiaires de l’envie purulente ; » en bas : « de brutes obtuses ne comprenant rien, sinon qu’ils ont bonne paye, beaucoup de vin et trop d’eau-de-vie[2]. » Le Comité Central était « un

  1. Nous ne faisons pas des accouplements de mots, mais des citations complètes.
  2. (référence à la note de la page suivante)