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APPENDICE

veuve avait réclamé et que l’on avait d’abord promis de lui rendre, lui fut refusé.


XXXII


«… Les dénonciations… même de fonctionnaires qui avaient des tares à cacher… »

En janvier 1879, lors du procès fait au journal la Lanterne qui avait découvert les scandales de la préfecture de police, M. Ansart, bonapartiste, chef de la police municipale, déposa que, lors de la rentrée des troupes, il avait arrêté et envoyé devant la cour prévôtale du Châtelet un nommé Villain, depuis quatorze ans concierge à la préfecture ; Villain avait été immédiatement fusillé à la caserne Lobau. Comme on demandait à Ansart pourquoi il avait arrêté Villain, il répondit : « Sur la rumeur publique qui l’accusait d’avoir mis le feu à la préfecture. Il me parut avoir l’air louche. " Or, au moment où on l’arrêtait, Villain travaillait à éteindre l’incendie. Il était resté à la préfecture, pendant la Commune, sur l’ordre de ses chefs. L’auteur des articles de la Lanterne, Charvet, employé retraité de la préfecture, déposa que Ansart avait fait fusiller Villain parce que ce dernier savait trop de choses. Comment expliquer autrement qu’il eut envoyé à la mort, sans l’interroger, sans faire d’enquête, uniquement « sur la rumeur publique », un homme qui, pendant quatorze ans, avait été au service de l’administration.


XXXIII


"… Ils fusillèrent un Billioray… »

Cet assassinat est aussi à l’avoir du capitaine Garcin. Qu’il ait encore la parole.

« Billioray a d’abord cherché à nier son identité. Il avait voulu se jeter sur un soldat ; c’était un homme d’une force athlétique… Il se défendait, il écumait de rage. On a eu à peine le temps de l’interroger… Il a commencé une histoire de fonds dont il pouvait indiquer la cachette.