Page:Lissagaray - Histoire de la Commune de 1871, MS.djvu/97

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

sement préparé apparut tout d’une pièce, montrant les conservateurs enrégimentés, debout, leurs listes à la main. Qu’il était loin le mois d’octobre où, dans beaucoup de départements, ils n’avaient osé avancer leurs candidats. Le décret sur les inéligibles ne frappa que des naufragés. La coalition n’avait nul besoin des fourbus de l’Empire, s’étant soigneusement formé un personnel de nobles à queue, gros bouviers, loups-cerviers de l’industrie, gens à cogner dur au premier signe. Le clergé, très habilement, avait réuni sur ses listes les légitimistes et les orléanistes, posé des bases de fusion. Le vote s’enleva comme un plébiscite. Les républicains essayèrent de parler de paix honorable ; le paysan n’eut d’oreille que pour la paix à tout prix. Les villes se préservèrent à peine, choisirent tout au plus des libéraux. Quelques points seulement surnagèrent dans l’océan de réaction. Sur 750 membres, l’Assemblée eut 450 monarchistes de naissance. Le chef apparent de la campagne, le roi des libéraux, M. Thiers, fut nommé dans vingt-trois départements.

La conciliation à outrance pouvait s’égaler à Trochu. L’une avait éreinté Paris, l’autre, la République.