Page:Liste de tous les prêtres trouvés en flagrant délit, 1790.djvu/6

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AVERTISSEMENT.


Comme on sait que les registres de la police de Paris étoient déposés à la bastille, après avoir resté un certain temps à l’hôtel du lieutenant de police, on ne sera pas surpris que cette liste soit tirée de papiers trouvés dans cet antre infernal, qui ne sembloit destiné qu’à engloutir les malheureuses victimes du despotisme.

Ce monument, s’il n’a pas été le premier ressort dont le despotisme s’est servi pour s’étendre et s’appesantir, sur toute la France, en a été du moins le plus puissant, comme le plus redoutable appui. Il est devenu dans quelques heures le rempart de la liberté, et nous espérons que le nom de la bastille servira autant à l’affermir parmi nous, qu’il avoit contribué à la détruire. Ce nom jadis commandoit le silence, imprimoit la terreur, mais parmi des esclaves ; ce même nom aujourd’hui excite la fureur de l’indignation, ranime et soutient le courage, mais parmi des hommes. À cette idée, qui présente un contraste si frappant, se mêlent des réflexions et des souvenirs tour-à-tour douloureux et agréables. Puissent ces souvenirs arriver jusqu’à la postérité la plus reculée ! Puissent-ils lui être toujours utiles, en lui inspirant la haine des tyrans et l’amour de la liberté !

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