Page:Liste de tous les prêtres trouvés en flagrant délit, 1790.djvu/8

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AVERTISSEMENT.


Eh bien ! qu’ils apprennent quel étoit ce gouvernement qu’ils regrettent ! qu’ils apprennent que le lieutenant de police s’érigeoit en inquisiteur-général de tous les prêtres qui habitoient Paris ; attachoit sur les pas de chacun d’eux une troupe de commissaires, d’inspecteurs et de mouchards ! qu’ils se représentent ces sbirres suivre leur proie dans ce qu’on appelle un mauvais lieu, se présenter la plume et l’écritoire à la main, faire à l’ecclésiastique surpris les questions les plus absurdes, et dresser procès-verbal des faits et des actions dans lesquelles les hommes aiment le moins à être troublés, et dont il ne peut y avoir d’autre juge sur la terre que leur propre conscience ! qu’ils apprennent que les filles publiques elles-mêmes étoient les agens du lieutenant de police, qu’elles partageoient avec lui le prix et la gloire d’un si noble ministère, et qu’elles étoient payées par lui, pour avertir les mouchards et les inspecteurs, dès qu’un ecclésiastique étoit entré chez elles ; ils ne douteront pas sans doute qu’elles n’employassent toute l’ardeur et tout l’art dont elles étoient capables, pour les attirer dans le piége. Quel gouvernement que celui, qui, loin de prévenir ce qu’il appeloit faute, scandale, crime, usoit des moyens les plus puissans pour les faire commettre et les multiplier !