Page:Liszt - F. Chopin, 1879.djvu/307

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

« Bescliàftigung, die nie ermatlot,
« Die Inngsam sclialTl, doch nie zerstort,
« Die zu dem Bau der Ewigkeilen
« Zwar Sandkom nur ftir Sandkorn rciclil,
« Doch von der grossen Schuld der Zeiten
« Minulen, Tage, Jahre streicht »’).

Mais les forces de Chopin ne suffiront plus à son dessein ; cette occupation fut trop abstraite, trop fatigante. Il poursuivit en idée le contour de son projet, il en parla à diverses reprises ; l’exécution lui en devint impossible. Il ne traça que quelques pages de sa Méthode ; elles furent consumées avec le reste. Enfin, le mal augmenta si visiblement que les craintes de ses amis commencèrent à prendre un caractère désespéré. Il ne quitta bientôt plus son lit et ne parla presque plus. Sa sœur, arrivée de Varsovie à cette nouvelle, s’établit à son chevet et ne s’en éloigna pas. Il vit ce redoublement de tristesses autour de lui, ces angoisses, ces présages, sans témoigner de l’impression qu’il en recevait. Il s’entretenait de sa fin avec un calme et une résignation toute masculine, voulant dérober à tous, se dérober peut-être à lui-même, ce qu’il avait pu faire pour l’amener et la hâter. Aussi, avec ses amis ne cessa-t-il jamais de prévoir un lendemain. Ayant toujours aimé à changer de demeure, il manifesta encore ce goût en prenant alors un autre logement, pour éviter, disait-il, les incommodités de celui qu’il occupait ; il disposa son ameublement à neuf, en se

1) Schiller, Die Idéale.