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car elle revient plus tard, chaque fois que celui-ci prend une part décisive à l’action. D’un caractère martial et doux, elle semble l’expression d’une supériorité pleine de générosité dans sa victoire ; ce sont les cors et les trompettes, qui généralement la dessinent. — Frédéric raille la vision d’Elsa, et en calomnie la pureté, offrant à soutenir son accusation les armes à la main. Mais aucun des Seigneurs présens ne veut encourir son ressentiment et n’ose assez croire à l’innocence d’Elsa, pour embrasser la cause de l’accusée.

Cependant l’Empereur hésitant et troublé, veut qu’un Jugement de Dieu décide de quel côté est la vérité ou le mensonge. Le peuple acclame à cet ordre, et les cuivres entonnent une phrase dans un rhythme énergique et sévère, qui se retrouve désormais toujours, lorsqu’il est fait appel à ce divin jugement[1]. Frédéric et Elsa acceptent le décret du Souverain, et quand celui-ci demande à Elsa qui elle choisit pour son champion, elle reprend son récit interrompu, en disant qu’elle confiait sa défense à celui qu’elle avait vu en rêve : « S’il est vainqueur, il portera la couronne de Brabant. Je me croirai heureuse qu’il veuille prendre tout ce que je possède, et s’il désire m’appeler son épouse, tout ce

  1. Voyez Supplément No. 3.