Page:Liszt - Pages romantiques, 1912, éd. Chantavoine.djvu/31

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cales, vulgairement nommé Conservatoire ou École royale de musique, et d’examiner avec quelque détail la direction de nos théâtres lyriques, des sociétés philharmoniques, des concerts et de ce qui nous reste de débris de musique religieuse en France ; — avant de hasarder modestement quelques-unes de ces questions qui soulèvent chaque jour tant de lacunes à combler, tant d’améliorations désirées ou projetées à réaliser, et de préciser enfin ce que sont et l’enseignement et la critique musicale dans leurs divers embranchements, — j’insisterai encore sur deux points d’un ordre plus général.

Ceux qui ont bien voulu donner quelque attention aux deux articles précédents, ne devront guère s’étonner si maintenant je viens à dire, à avouer douloureusement, que — sous le triple rapport politique, social et religieux — le fait principal, dominant, qui ressort de l’histoire de la musique et des musiciens, depuis deux siècles, c’est leur subalternité.

Je ne sais si ce mot, qui pour moi exprime une chose rigoureusement démontrée, je ne sais si on le tiendra pour faux ou exagéré. Quelques personnes (bien intentionnées du reste), pour en contester la justesse, ne se feront peut-être pas faute d’alléguer « la splendeur de l’art, — les honneurs rendus aux artistes dans le siècle dernier et au commencement de celui-ci ; » — d’autres me reprocheront probablement aussi d’oublier et de mécon-