Page:Livre du Chevalier de La Tour Landry.djvu/134

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congnoistre leurs folies. Lors tous ceux qui se rioient et qui jengloient se prindrent à crier et à braire, hommes et femmes, comme gens demoniacles, et souffroient si grant doulour que c’estoit piteuse chose à ouïr. Et quant la messe fut chantée, le saint hermite leur dit comment il avoit veu les ennemis d’enfer eulx rire des mauvaises contenances qu’ilz faisoient à la messe, et après leur dist le grant péril où ilz cheoyent de parler et de y bourder, et la grant pechié où ilz entroient, comme à la messe et ou service de Dieu nulz et nulle n’y doit venir fors pour le ouïr humblement et devotement et pour adourer et prier Dieu. Et après leur dist comment il veoit les ennemis saillir et sauteler sur leurs cornes et sur les attours de plusieurs femmes, c’estoit à celles qui tenoient parolles et contens aux compaignons et à celles qui pensoient plus en amourettes et aux deliz du monde que à Dieu, pour plaire et avoir les resgars des musars. Sur celles y veoit les ennemis espinguer ; maiz sur celles qui disoient leurs heures et estoient en leur devocion, il n’y estoit pas, combien que il y en avoit d’assez cointes et bien parées ; car il tient le plus au cuer. Et après leur dist que celle qui se cointissoient pour mieulx estre regardées et y prenoient plus grans plaisances que au service de Dieu, donnoient grant esbat à l’ennemy. Après si advint que ceulx et celles qui cryoient et estoient tourmentez, que les femmes getterent leurs cornes, leurs atours et leurs cointises comme toutes forcennées ; et toutesfoiz firent illecques leur neufvaine, et au chief de IX jours, à la prière du saint hermite, ils revindrent en leurs sens, et furent bien chastiez dès là en