Page:Livre du Chevalier de La Tour Landry.djvu/169

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leurs brayes et ce qui leur boce devant, c’est leur vergoigne, et que ainsi se mocquoient et bourdoient l’un de l’autre, c’est le court vestu de la cornue. Et encore dist-il plus fort, que elles ressamblent les cerfs branchus qui baissent la teste au menu boys, et aussy, quant elles viennent à l’esglise, regardes les moy, si l’en leur donne de l’eaue benoyste, elles baisseront les testes et leurs branches. Je doute, dist l’evesque, que l’ennemy soit assis entre leurs branches et leurs cornes ; et pour ce les fait-il baisser les têtes et les cornes, car il n’a cure d l’eaue benoyste. Si vous dy qu’il leur dist moult merveilles et ne leur cela rien de leurs espingles ou de leurs atours, tant qu’il les fist mornes et pensives, et eurent sy grant honte qu’elles bessoient les testes en terre, et se tenoient pour moquées et pour nices. Et y en a de celles qui ont depuis laissées celles branches et celles cornes et se tiennent plus simplement aujourd’huy ; quar il disoit que telles cointises et telles contrefaictures et telles mignotises ressambloyent à l’iraingne qui fait les raiz pour prendre les mousches ; tout aussy fait l’ennemy par sa temptacion la desguiseure aux hommes et aux femmes, pour ennamourer les uns des autres et pour prendre les musars aux deliz des folz regars, et, par les mignotises des foles plaisances qu’ilz croyent et ceulx folz regars et folles plaisances, l’ennemy les tempte et point, et les prent et lie, comme fait l’yraingne qui prent les mousches en ses rais et en ses tentes. Car telles contrefaictures et desguiseures sont les raiz et les tentes de l’ennemy comme l’yraingne les mousches, si comme racompte un saint hermite en la vie des pères, à qui