Page:Livre du Chevalier de La Tour Landry.djvu/200

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

mary estoit juenne et bon homme, saige et preudomme et riche ; maiz aucunes femmes ressemblent à la louve, qui eslit son amy le plus failly et le plus lait ; ainsi le fait la folle femme par le pechié et la temptacion de l’ennemy, qui tousjours attire le pecheur et la pecheresse à pechié mortel, et de tant comme le pechié est plus grant, a-il plus grant puissance sur les pecheurs. Et pour ce qu’il estoit homme de religion et la femme mariée, estoit le pechié greigneur : car pour certain, selon l’escripture et selon ce que l’en en puet veoir partout visiblement, se une femme le fait à son parent ou à son compère, de tant comme le parent lui sera plus près de chair et de sanc, de tant sera-elle plus fort temptée et en sera plus ardante, et aussy à gens d’esglise que à gens laiz et à gens mariez plus que à autres qui ne le sont mie. Et ainsi, de tant comme le pechié est plus villain et plus horrible, de tant est la temptacion plus ardente, et y a plus de fole et de mauvaise plaisance, pource que l’ennemy y a plus de povoir en un grant pechié mortel que ou petit. Et pource est bien dit que tant va la cruche à l’eaue que le cul y demeure. Car celle fole femme avoit son seigneur qui estoit x. fois plus bel et plus gracieux que le moyne, et si estoit eschappée de telz perilx, comme la fausse femme sa commère et sa houlière l’avoit ij. foiz sauvée et garentie, et depuis y estoit alée sur la deffense de son seigneur, et de rechief depuis la grant douleur qu’elle avoit soufferte, comme des ij. jambes avoir rompues, et encore ne s’en vouloit chastier. Et dont est-ce une chose vraie et esprouvée que ce n’est que temptacion de l’ennemi qui ainsi