Page:Livre du Chevalier de La Tour Landry.djvu/211

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parfin ; car Dieu rent tousjours sa deserte à homme et à femme, on à vie ou à mort. Car il n’est mal que une foyz ne soit pugni, ou au loing ou au près. Je vouldroye que vous sceussiez l’exemple et le compte d’une royne de France qui avoit nom Breneheust. Ce fust la femme dont Sebille parla en prophetisant et dist : « Brune vendra de vers Espaigne ou royaume de Gaule, c’est France, qui fera merveilles de cruaultez et puis sera detraicte. » Et ainsi en advint ; car elle fist occire de ses enffans et des enffans de ses enffans très grant nombre, ne ne vous en pourroit-on racompter la moitié de la cruaulté d’elle ne des meurtres ne traisons et occisions qu’elle fist, et au fort elle fust payée si comme il pleust à Dieu, car un enffant qui eschappa, qui fust filz de son filz, qui sceust les grans maulx et cruaultez qu’elle avoit faiz, lors mist le fait en jugement devant ses barons, et fust jugée à destraire à queuez de chevaulx. Et ainsi fust fait, et mourut mauvaisement tout aussi comme mauvaisement avoit fait murtrir le sang royal innocent. Et pour ce dit le saige que dès vij. ans vient eaue à fin, c’est-à-dire que tant va le pot à l’eaue que le cul en demeure.