Page:Livre du Chevalier de La Tour Landry.djvu/226

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au duc et de couchier avec lui, et au fort le duc se corrouça, et s’enfla le duc tellement que par grant yre il jura que jamais elle ne coucheroit en son lit, et l’envoya en un chastel bien loing de lui. Dont ycy a bonne exemple que femme se doit bien garder de requerre à son seigneur de chose qui n’est honneste, et après comment elle ne doit pour nul corroux desobeir à son seigneur, par quoy il se corrouce asprement contre elle, ne tenir son cuer comme fist celle duchesce, que le duc chassa d’avecques luy par sa folie et par son fol couraige.




Cy parle de trayson
Chappitre LXXVIIIe


L’exemple de une faulse femme fut que deux femmes estoient qui estoient logées en un hostel, lesquelles avoient deux enffans males d’un temps. Sy advint à l’une que son enffant estaingnit, et, quant elle le vit mort, si ala, comme faulse femme, embler l’enffant vif qui estoit à sa compaigne et y mist le mort au lieu. Et quant celle à qui estoit le vif vit cellui mort au lieu, sy le regarda et congnust que ce n’estoit pas le sien. Sy en fust bien grans contens, et en vint le cas et le fait devers le roy Salemon. Et quant il eut oz leur debat il dist : « Baillez-moy une espée et en bailleray à chacune la moitié. » Celle à qui l’enffant n’estoit pas respondist qu’elle le vouloit