Page:Locke - Oeuvres diverses, 1710.djvu/175

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a que la foi et la sincérité du cœur qui puissent plaire à Dieu. C’est en vain qu’on me vante les effets merveilleux d’une médecine, si mon estomac la rejette d’abord ; et l’on ne doit pas forcer un homme à prendre un remède que son intempérie ne manquera pas de changer aussitôt en poison. Quelques doutes que l’on puisse avoir sur les différentes religions qu’il y a dans le monde, il est toujours certain que celle que je ne crois pas véritable, ne saurait m'être d'aucune utilité. C’est donc en vain que les princes forcent leurs sujets à entrer dans la communion de leur Église, sous prétexte de sauver leurs âmes : si les derniers croient la religion du prince bonne, ils l’embrasseront d’eux-mêmes ; et s’ils ne la croient pas telle, ils ont beau s’y joindre, leur perte n’en est pas moins assurée. Quelque empressement