Page:Locke - Oeuvres diverses, 1710.djvu/188

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on le reprochait autrefois, sans aucun sujet, aux premiers chrétiens), Est-ce que le magistrat devrait les tolérer, parce que cela se ferait dans une assemblée religieuse ? Point du tout : puisque de telles actions doivent toujours être défendues, dans la vie civile même, soit en public ou en particulier, et qu’ainsi l’on ne doit jamais les permettre dans le culte religieux d’aucune société. Mais si l’envie prenait à quelques personnes d’immoler un veau, je ne crois pas que le magistrat eût droit de s’y opposer. Par exemple, Mélibée a un veau qui lui appartient en propre ; il lui est permis de le tuer chez lui, et d’en brûler telle portion qu’il lui plaît, sans faire tort à personne, ni diminuer le bien des autres. De même, l’on peut égorger un veau dans le culte qu’on rend à Dieu ; mais, de savoir si cette victime lui est agréable,