Page:Locke - Oeuvres diverses, 1710.djvu/207

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moins que celui des âmes ; de sorte que les actions morales relèvent de l’une et de l’autre juridiction, de la civile et de la domestique, je veux dire, du magistrat et de la conscience. Il est même à craindre que l’une n’empiète sur les droits de l’autre, et qu’il n'y ait un conflit entre le conservateur de la paix et la protectrice des âmes. Mais si l’on pèse bien ce que nous avons déjà dit sur les bornes de ces deux cours, il n'y a point du tout de risque.

Tous les hommes ont une âme immortelle, capable d’un bonheur ou d’un malheur éternel, et dont le salut dépend de l’obéissance qu’ils auront rendue dans cette vie aux ordres de Dieu, qui leur a prescrit de faire et de croire certaines choses. Il s'ensuit de là, (1) Que l’homme est obligé sur tout à l’observation de ces ordres, qu’il doit