Page:Loisel - Histoire des ménageries de l Antiquité à nos jours, 1912, tome 01.djvu/17

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

de Louis XIII, comme nous le dirons plus loin. L’exemple du grand Roi n’ayant pas tardé à être imité de toutes les cours, on ne se servit plus dès lors de ce dernier mot. à l’égard des châteaux des princes ou des seigneurs, que pour désigner remplacement où l’on gardait des animaux sauvages, « plutôt par curiosité et magnificence que pour le profit [1] » ; on n’entendit plus parler alors que de « ménagerie pour les bêtes féroces », « ménagerie pour les oiseaux de mer », « ménagerie pour les poules de différentes espèces », etc.

C’est dans ce sens collectif, désignant toute espèce de logement d’animal, qu’il faut entendre le titre de notre ouvrage. Nous ne ferons donc pas seulement ici l’histoire et la description de ces établissements auxquels on donne, depuis le XIXe siècle, de préférence le nom impropre de jardin zoologique ; nous ferons en réalité l’histoire de la garde et de l’élevage des animaux sauvages ou étrangers depuis l’antiquité jusqu’à nos jours, que nous trouvions l’animal dans une « maison de bêtes », dans une fosse, dans un bassin, dans une simple cage ou même vivant en demi-liberté dans un parc ou dans quelque pièce d’un château ; enfin que cet animal soit gardé pour le luxe ou l’amusement, pour la chasse ou la table, ou encore pour servir à la science et à l’art, toutes choses qui étaient confondues dans les ménageries d’autrefois et qui le sont souvent encore dans les ménageries d’aujourd’hui [2] . Au reste, nous ne parlerons

  1. Diction. de Furetière, 1690. Le Dictionnaire de Richelet, qui avait paru dix ans auparavant, donnait déjà à ce mot le sens actuel : « Ménagerie. C’est un lieu au château de Versailles où l’on voit tout ce qui peut rendre la vie champêtre agréable et divertissante par la nourriture des animaux de toutes sortes d’espèces. »
  2. Nous ne désignerons généralement les animaux, dans le corps même de cet ouvrage, que par leur nom français et avec des lettres minuscules en tète de leur nom pour rester dans la tradition française ; mais on trouvera la synonymie scientifique actuelle de ces noms à l’Index zoologique qui termine le 3e volume. Pour les références bibliographiques et le détail des sources, se reporter à la fin de chaque volume. Il sera bon de compléter, du reste, les bibliographies des trois volumes l’une par l’autre.