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Page:Loisy - L'évangile et l'église, 1904.djvu/157

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on n’en peut disconvenir ; mais l’historien ne doit pas contester le lien de cette foi avec ce qui l’a précédé.

On ne peut pas dire non plus que la foi au Christ toujours vivant supporte seule aujourd’hui la foi à l’immortalité. Autre chose est que l’humanité n’ait pas acquis cette foi par des spéculations philosophiques, et autre chose est qu’elle la puisé uniquement dans la vie et la mort du Christ à jamais uni à Dieu. L’impression de la vie et de la mort de Jésus serait nulle sur une humanité qui n’aurait pas en elle le désir plus ou moins conscient de tout ce que Jésus lui apporte, et qui n’attendrait pas déjà ce qu’il lui promet. Il est trop facile d’affirmer que les disciples, ayant conversé avec le Sauveur, avaient bien vu qu’il communiquait une vie intense, et ne pouvaient être ébranlés que passagèrement par sa mort. Même cette hypothèse admise, des hommes qui n’auraient pas été familiarisés avec l’idée delà vie éternelle, comme elle se présentait dans la prédication du royaume des cieux, auraient été fort mal préparés à croire que leur Maître était ressuscité. Ajoutons que la vie morale qui émanait de Jésus, et l’immortalité