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Page:Loisy - L'évangile et l'église, 1904.djvu/17

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du voisin ; mais aucun ne s’avisera de nier que le monothéisme soit un élément de sa religion, sous prétexte que le monothéisme appartient aussi à la religion des autres. C’est par leurs différences qu’on établit la distinction essentielle de ces religions, mais ce n’est pas uniquement par ces différences qu’elles sont constituées.

Il est donc tout à fait arbitraire de décréter que le christianisme doit être essentiellement ce que l’Évangile n’a pas emprunté au judaïsme, comme si ce que l’Évangile a retenu de la tradition juive était nécessairement de valeur secondaire. M. Harnack trouve tout naturel de mettre l’essence du christianisme dans la foi au Dieu Père, parce qu’il suppose assez gratuitement d’ailleurs, que cet élément de l’Évangile est étranger à l’Ancien Testament. Quand même l’hypothèse serait fondée, la conclusion qu’on en tire ne serait pas légitime. Cette conclusion peut se présenter d’elle-même à l’esprit d’un théologien