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Page:Loisy - L'évangile et l'église, 1904.djvu/235

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collectiviste ? La question qui semblait au premier plan dans les siècles passés, à savoir si l’objet de la foi est à déterminer par l’Ecriture seule, ou par la tradition avec l’Écriture, rentre dans la précédente ; car, en dépit des apparences, il ne s’agit pas de savoir si l’Ecriture contient ou non la plénitude de la révélation, mais s’il appartient au chrétien d’édifier lui-même sa propre foi et toute sa religion, avec l’aide de l’Écriture, ou bien si la foi et la religion chrétiennes ne doivent pas être et ne sont pas comme une œuvre perpétuelle et universelle dont chacun bénéficie et à laquelle il contribue. En face du protestantisme, qui conduit logiquement la religion chrétienne à l’individualisme absolu, c’est-à-dire à l’émiettement indéfini, le christianisme catholique a pris une conscience plus claire de lui-même, et il s’est déclaré d’institution divine en tant que société extérieure et visible, avec un seul chef qui possède la plénitude des pouvoirs d’enseignement, de juridiction, de sanctification, c’est-à-dire de tous les pouvoirs qui sont dans l’Eglise et que les siècles antérieurs avaient placés dans l’épiscopat universel sous l’hégémonie du pape, sans spécifier si le pape seul les possédait tout entiers