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Page:Loisy - L'évangile et l'église, 1904.djvu/49

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des textes une limite que les croyants ne peuvent s’empêcher de trouver effroyablement étroite. La raison d’être de ce qui n’est pas à prendre comme lettre d’histoire, par rapport au Christ, leur échappe, parce qu elle a échappé, jusqu’à un certain point, aux critiques eux-mêmes, et que ceux-ci ne l’ont pas assez montrée aux croyants. La foi s’inquiète de conclusions et de conjectures scientifiques qui ne satisfont pas entièrement l’intelligence. On ne s’en troublerait pas si l'on avait pu les comprendre.

Mais pour rendre tout à fait intelligibles le développement et le caractère de la littérature évangélique, il ne faut pas seulement étudier les Evangiles, en eux-mêmes et dans leur rapport mutuel, comme des œuvres littéraires et de simples documents historiques, mais on doit les prendre comme une expression partielle du grand mouvement qui est sorti de l’Évangile prêché par Jésus. La tradition littéraire de l’Évangile a suivi l’évolution du christianisme primitif. Les deux s’expliquent l’une par l’autre, et si l’analyse critique des Évangiles précède nécessairement la reconstitution de l’histoire évangélique