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Page:Loisy - L'évangile et l'église, 1904.djvu/70

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puissance divine, qui doit inaugurer la félicité éternelle des saints sur la terre régénérée, et ce bonheur même, auquel Dieu présidera dans la nouvelle Jérusalem. Des éléments divers entrent dans cette conception : cosmologie et transposition de cosmogonie, où le renouvellement universel est amené par la destruction du monde présent ; sentiment national, qui associe à la rénovation cosmique et au jugement général la restauration d’Israël ; sentiment religieux de la justice divine qui récompense les bons et punit les méchants. Dans l’Evangile, l’élément national a disparu, la qualité d’Israélite n’étant plus par elle-même un titre au royaume ; l’élément eschatologique cesse de remplir toute la perspective, et l’élément religieux et moral apparaît au premier plan. Mais c’est une question actuellement fort débattue que celle du rapport entre ces deux derniers éléments, qui semblent coordonnés. Plusieurs critiques admettent que la pensée de Jésus reste entièrement dominée par l’eschatologie apocalyptique. D’autres pensent que le point de vue moral de la rémission des péchés et de la réconciliation avec Dieu est le plus important, le seul essentiel.