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Page:Loisy - L'évangile et l'église, 1904.djvu/77

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à cet avenir et le contient virtuellement. Si le royaume des cieux est comparé à un festin, l’Évangile est l’invitation du père de famille, celle qui se fait quand le repas est prêt, pour prier les convives de s’y rendre [1]. La principale garantie de la sécurité dans le royaume sera la ruine de Satan ; mais déjà Satan est vaincu, il a trouvé plus fort que lui, et sa maison est au pillage [2].

Jésus a vu dans les guérisons qu’il opérait, spécialement dans les guérisons de possédés, le gage de sa victoire définitive sur les puissances infernales, et il a pu dire que le royaume de Dieu était arrivé, puisqu’il chassait les démons par l’esprit de Dieu [3]. Encore est-il que cette assertion, qui vient à l’appui d’un argument tiré des exorcismes pratiqués par les Juifs, et qui sépare assez mal à propos [4] les deux comparaisons du royaume divisé et du guerrier armé, pourrait appartenir à une couche secondaire de la tradition évangélique. Supposé

  1. MATTH. XXII, 2.
  2. MATTH. XII, 29.
  3. MATTH. XII, 28.
  4. Cf. MARC, III, 24-27.