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Page:Loisy - L'évangile et l'église, 1904.djvu/83

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pas que le royaume soit la parole de Dieu : la parole évangélique, non le royaume, est comparée au grain que le semeur jette dans son champ, et dont une partie seulement porte fruit. Une partie de la semence est perdue, et c’est ce qui ne peut être dit du royaume. La partie de la semence qui profite correspond à la prédication utile, à celle qui suscite des candidats au royaume, mais elle n’est pas le royaume lui-même ; elle fructifie pour le royaume, qui est le but en vue duquel la semence de la parole a été jetée. Les paraboles de la Perle et du Trésor caché ne tendent pas à prouver que le royaume soit Dieu même, dans le secret du cœur, mais simplement que la félicité du royaume éternel mérite d’être acquise par le sacrifice de tous les biens et avantages terrestres, comme la belle perle et le trésor enfoui dans le champ méritaient d’être achetés au prix de tout ce que possédaient ceux qui ont découvert cette perle et ce trésor. L’application de ces paraboles n’est pas douteuse, et elle est en rapport avec la conception eschatologique du royaume. La semence qui croît sans que le laboureur s’en