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Page:Loisy - L'évangile et l'église, 1904.djvu/98

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Jésus, en ordonnant aux apôtres de vivre de l’Evangile, ne les a pas autorisés à mendier.

Dans ses rapports avec les pouvoirs constitués, le Sauveur a, nous dit-on, combattu « l’Eglise politique et les pharisiens » ; il avait une autre attitude envers « l’autorité réelle, celle qui porte l’épée ». « Il reconnaissait à cette autorité un droit positif et ne s’y est jamais dérobé. Même la défense du serment ne doit pas s’entendre de façon à inclure le serment devant l’autorité ». César a droit dans l'ordre de son pouvoir purement temporel : qu’on lui paie l’impôt. En soi, ce pouvoir, reposant sur la force, n’appartient pas à l’ordre moral. Les disciples de l'Evangile se garderont bien d’exercer cette puissance de domination ; ils devront savoir que le premier chez eux n’est que le serviteur de tous. Jésus a-t-il rejeté ou consacré « le droit » ? Il semble n’avoir aucune confiance dans la justice humaine, et il exhorte ses disciples à ne pas réclamer « leur droit », à se laisser battre et voler, sans poursuivre la réparation des torts qu’on leur fait. On en a conclu que l’Évangile était la négation de tous les codes, et du droit civil aussi bien que du droit