Page:London - La Peste écarlate, trad. Postif et Gruyer, 1924.djvu/156

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brisée en morceaux. Mais il se souciait peu de cet appendice. Tous les chiqueurs payaient au froid le même tribut, dans le Northland. Deux fois déjà, il s’était trouvé dehors, avec des sautes de froid de cinquante et de soixante degrés du thermomètre à alcool, et le même phénomène s’était produit.

Plusieurs milles durant, l’homme poursuivit son chemin à travers de vastes forêts plates. Il traversa ensuite un grand marécage gelé, semé de bouquets d’arbustes noirs, et, arrivé dans une vallée, il descendit jusqu’à la berge d’un petit cours d’eau glacé. C’était l’Henderson Creek.

Il consulta sa montre. Dix heures. Il savait qu’il marchait à une allure de quatre milles à l’heure, et il en conclut qu’il serait arrivé, pour midi et demi, à la première fourche de la rivière, distante encore de dix milles. Il décida que, pour célébrer cet heureux événement, il mangerait son déjeuner, une fois arrivé à ce point.

Le chien, découragé, la queue pendant entre les jambes, reprit sa place derrière les talons de son maître qui, de sa marche légè-