Page:London - La Peste écarlate, trad. Postif et Gruyer, 1924.djvu/165

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qu’il sentît à nouveau une sensation de piqûre à ses doigts de pied.

Il faisait froid, évidemment, très froid.

Le vieux bonhomme qui avait sa cabane sur le Sulphur Creek[1], et avec qui il avait causé avant de se mettre en route, n’avait pas menti en lui disant combien il faisait froid parfois, dans le pays. Il s’était alors moqué de lui ! Cela prouvait qu’on ne doit jamais inconsidérément juger de ce qu’on ignore. Il n’y avait pas d’erreur possible : Il faisait froid. Et l’homme continuait à marcher de long en large, à frapper des pieds, à battre des bras, jusqu’à ce qu’enfin, la circulation s’étant rétablie, il se rassura.

Alors il entreprit de construire son feu.

Sous les broussailles qui bordaient la rivière et où la crue du printemps dernier avait apporté, par paquets, des brindilles aujourd’hui desséchées, il trouva le bois qui lui était nécessaire. Il établit avec soin un petit foyer, puis tira de sa poche une allumette, en même temps qu’un morceau d’écorce de bouleau,

  1. La Rivière-du-Soufre. (Note des Traducteurs.)