Page:London - La Peste écarlate, trad. Postif et Gruyer, 1924.djvu/181

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vait un tremblement qui ne faisait qu’aggraver sa maladresse.

Une grosse touffe de mousse verte tomba soudain en plein sur le petit feu de l’homme. Du bout de ses doigts il tenta de l’enlever. Mais le tremblement qui l’agitait tout entier provoqua un mouvement trop brusque, qui déplaça le centre du feu. En sorte qu’herbes sèches et brindilles, éparpillées, cessèrent de flamber.

Il s’efforça de les rassembler à nouveau. Son tremblement l’emporta sur sa volonté. Des petites brindilles dispersées monta une dernière fumée et tout s’éteignit. L’allumeur de feu avait échoué.

Comme l’homme jetait autour de lui un regard apathique et vague, ses yeux rencontrèrent le chien, qui se tenait en face de lui, toujours assis dans la neige, de l’autre côté du petit foyer ruiné. La bête sentait, elle aussi, le froid l’envahir. Elle arrondissait le dos et l’abaissait, en hérissant son poil, et, pour les réchauffer, levait successivement, en se dandinant, ses pattes de devant. Cette gymnastique n’arrêtait point.