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LE LOUP DES MERS

— C’est la main de Dieu, je te le dis. Il le punit de ses mauvaises actions.

Tel fut, en l’occurrence, le point de vue de Louis. Et il ajouta :

— Ce n’est sans doute pas tout. Sinon…

— Sinon ?

— C’est que Dieu roupille et ne fait pas son devoir. Cela dit sans reproche de ma part…

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Thomas Mugridge s’est repris à me haïr de plus belle. Le motif en est que je suis né gentleman. Pourquoi moi, plutôt que lui ? Voilà ce qu’il ne peut pas me pardonner.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Smoke et Henderson vont mieux. Ils sont descendus de leurs hamacs et, tout en causant amicalement, ils ont fait côte à côte leur première promenade sur le pont.

— Eh bien, dis-je à Louis, en dépit de tes pronostics, il n’y a encore personne de mort ! Il y aurait plutôt une accalmie…

Louis me dévisagea, de ses yeux gris et rusés, et secoua la tête d’un air de mauvais augure.

— La mort est dans les parages, prononça-t-il à mi-voix. Je la sens venir. Je la vois aussi sûrement que je devine les agrès dans la nuit noire. Elle rôde autour de nous. Elle est proche, toute proche…

— Et qui partira le premier ?

— Pas le vieux gros Louis, je te le promets, fit-il

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