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JACK LONDON

intervint en ma faveur et exigea que soit respectée envers moi l’étiquette maritime la plus stricte. Il n’en avait pas fait autant pour le pauvre Johansen.

Il tempêta, menaça et, non sans grognements, mit les chasseurs à la raison. De l’avant à l’arrière, je fus, comme il l’avait dit, M. Van Weyden, gros comme le bras, et ce n’est plus qu’entre nous que lui-même m’appela « Hump ».

Je prenais désormais tous mes repas avec lui. Mais si, pendant que nous mangions, le vent tournait de quelques points, Loup Larsen m’ordonnait :

— Monsieur Van Weyden, veuillez nous mettre bâbord amures…

Je me levais et quittais la table, et montais sur le pont. Là, je faisais signe à Louis de venir me parler et il m’apprenait de quoi il s’agissait. Au bout de quelques minutes, clairement renseigné, je lançais mes ordres.

Je me souviens qu’une fois Loup Larsen parut en scène, à cet instant précis. Il s’arrêta près de moi, en fumant son cigare, et resta jusqu’à la fin de la manœuvre. Il m’entraîna ensuite jusqu’à l’arrière.

— Hump ! me dit-il. Pardon… Monsieur Van Weyden toutes mes félicitations. Je crois que vous pourrez bientôt renvoyer les jambes de votre père dans sa tombe. Vous avez découvert les vôtres et appris à vous tenir dessus ! Encore un

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