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JACK LONDON

Une légère rougeur transparaissait sous son teint bronzé, mais aucun autre signe ne trahissait chez lui la lutte qui venait d’avoir lieu.

Il se dirigea vers la lisse et interpella les deux hommes qui étaient restés dans leur canot.

— Vous aussi montez à bord, dit-il. Votre chasseur a décidé de rester et il vous demande de venir boire un coup.

Les deux hommes obéirent et, quand ils furent sur le pont, il leur commanda de hisser le canot. Les deux matelots étaient indécis.

— Hissez ! qu’est-ce que vous attendez ? répéta Loup Larsen, d’un ton plus tranchant.

Ils commencèrent à manier lentement les cordages.

— Qui sait, reprit Loup Larsen, d’une voix dont une douceur feinte voilait la menace, si vous ne terminerez pas avec moi votre saison de pêche ? En ce cas, mieux vaut que nous soyons bons amis dès le début. Allons, voyons !… Plus vite que ça. Larsen-la-Mort, sauf erreur de ma part, s’y entend à faire valser ses hommes. Faut-il que je l’imite ?

Les deux matelots accélérèrent leurs mouvements. Quand le canot fut arrivé sur le pont, Loup Larsen, après m’avoir envoyé redonner de la toile, reprit la barre et dirigea le Fantôme sur la deuxième embarcation du Macédonia.

Quant aux matelots, ils reçurent l’ordre d’aller à l’avant, rejoindre Nilson et Mugridge. Ils ne

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