Page:Londres - Au bagne.djvu/101

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Un surveillant principal annonça dans les couloirs :

— Quelqu’un est là, qui vient de Paris ; il entendra librement ceux qui ont quelque chose à dire !

L’écho répéta les derniers mots du surveillant.

De l’intérieur des cachots, on frappa à plusieurs portes.

— Ouvrez ! dit le commandant au porte-clés.

Une porte joua. Se détachant sur le noir, un homme, torse nu, les mains dans le rang, me regarda. Il me tendit un bout de lettre, me disant : « Lisez ! »

« Si tu souffres, mon pauvre enfant, disait ce bout de lettre, crois bien que ta vieille mère aura fait aussi son calvaire sur la terre. Ce qui me console, parfois, c’est que le plus fort est fini. Conduis-toi bien, et quand tu sortiras de là, alors que je serai morte, refais ta vie, tu seras jeune encore. Cet espoir me soutient. Tu pourras te faire une situation et vivre comme tout le monde. Souviens-toi des principes que tu as reçus chez les Frères, et quand tu seras prêt de succomber, dis une petite prière. »

Il me dit :

— Je voudrais que vous alliez la voir à Évreux.

— C’est tout ?

— C’est tout.

On repoussa la porte.

— Ouvrez !

Même apparition, mais celui-là était vieux. Il