Page:Londres - Au bagne.djvu/169

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Là, un ménage (fonctionnaires) était en lutte contre le commandant qui leur avait enlevé leur « garçon de famille », Medge, de la bande Bonnot, pour l’envoyer, en punition, à Saint-Joseph.

Ce Medge exploitait les parents des bagnards, se faisait adresser de l’argent pour le repasser à leur fils.

Les billets de banque arrivaient au bagne de cent manières. La plus jolie est la photographie de « la petite fille ». Un billet est entre papier et carton. Le photographe a mis deux belles ailes au dos de l’enfant. Pauvre ange ! ton offrande ne volera pas jusqu’à ton père. On connaît le « truc ».

Medge, évidemment, s’appropriait les fafiots.

— Eh ! oui, fit le commandant, depuis qu’il n’a plus Medge, ce ménage est malade. Ni l’un ni l’autre ne peuvent s’en passer, ils me bombardent de réclamations.

Et je partis à Saint-Laurent-du-Maroni.

— Quelle vie, me dit Mme Lasserre, femme du chirurgien. Depuis deux ans, je ne puis m’y faire. Ainsi, l’autre jour, mon mari s’absente. Pour la première fois, je reste seule la nuit dans cette maison, au bagne. Plutôt je n’étais pas seule, et c’est de là que vint mon épouvante. Il y avait aussi, dans la cuisine, notre « garçon de famille », un grand assassin, monsieur ! Il avait une fiche ignoble, deux crimes. Oh ! cet André ! Alors, je me mis à crier, à crier. Et voilà qu’il arrive, lui,