Page:Londres - Au bagne.djvu/171

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coupe-papier en bois de rose, un porte-plume de plus en plus en bois, un cachet. Chaque pièce était marquée à ses initiales. Et, dans une boîte, était une pipe.

Les lascars, sous leur camisole, pieds nus, demeuraient timides et souriants. Ils dirent : « C’est pour votre fête, monsieur. »

— C’est vrai, fit Rico, c’est ma fête.

Les coloniaux solitaires n’ont pas l’habitude de ces jours-là ; alors, ils ne savent pas.

— Qui envoie ça ?

— C’est nous, monsieur.

— Ah ! fit Rico, dont un sourire vernit le visage.

Après vingt ans de courses à travers le monde, deux bagnards, les premiers, avaient pensé qu’il s’appelait Paul.

— C’est nous qui avons fait ça, dit le grand, un assassin.

— Et la pipe ?

— C’est moi, dit le petit, un assassin.

Bref, nous passâmes tous quatre une bonne soirée.



Je ne préciserai pas où j’ai rencontré celui-ci, car il ne sait encore s’il dira son histoire à la justice.

C’était un grand et vieil échalas.

— Voilà, j’ai été condamné pour un crime que