Page:Londres - Au bagne.djvu/202

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Il confirma le récit de Guidi ; le second apporta une précision.

— Depuis un mois, Launay avait juré dans la case qu’il éventrerait Guidi. Il disait : « J’ai une réputation d’homme, je veux la garder. À mon âge faut rien laisser passer, ou l’on est cuit. »

— La parole est à la défense.

Dans ces cas-là, l’as de la barre de Saint-Laurent, Me Lacour, qui peut se vanter de connaître son monde, donne de la voix :

— Messieurs du tribunal, mon capitaine, regardez Guidi, ce vieux forçat, regardez-le écroulé sous ses vieux jours…

Guidi s’affaisse.

— Est-ce après vingt ans de bonne conduite, si sa vie n’avait réellement été en danger, qu’il aurait commis l’acte homicide ? Nous savons tous, hélas ! ce qui se passe dans les cases… Guidi !… Guidi !…

— Guidi, qu’avez-vous à ajouter pour votre défense ?

Guidi va parler. Me Lacour lui fait signe qu’il va tout déranger. Guidi s’en va, de plus en plus courbé… jusqu’à la porte.



Massé, libéré.

— Vous reconnaissez vous être évadé ?

— Oui, mon capitaine.