Page:Londres - Au bagne.djvu/232

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Font-ils leurs affaires, ces sept ou huit nababs du Maroni ? Ils vivotent. Ce qui pousse, ils le portent au marché dans le creux de la main. Encore ne vendent-ils pas tout. Si petite que soit l’offre, elle dépasse la demande, en Guyane.

Un seul, Piron, ex-maire de Gentilly, menait bien sa maison. On le trouva, l’autre matin, dans son carbet, la tête d’un côté, le corps de l’autre. Le sabre d’abatis, instrument de cet ouvrage, gisait encore sanglant sur le parquet. Des voisins avaient rendu visite à Piron…



Donc, pas de concessions.

Alors, direz-vous, qu’ils s’emploient en ville !

Je n’ai pas compté les comptoirs sur mes doigts, mais je crois que j’aurais eu assez de doigts pour le faire. Mettons dix maisons de commerce. Ces maisons préfèrent les « assignés », forçats en cours de peine. Ceux-ci sont plus dociles ; quand ils flanchent, on leur dit : « Je vais te renvoyer au camp ! » Et ça ne flanche plus ! Et puis, c’est beaucoup moins cher. C’est pour rien, presque. Le forçat trouve une place, le libéré n’en trouve pas !

— Eh bien ! qu’ils aillent plus loin ! ajoutez-vous.

Ils n’ont pas le droit d’aller ailleurs. C’est formidable ! Mais n’employons pas de grands