— Pourquoi recommencer ? J’ai écrit. Alors je vais m’en aller.
— Ce n’est pas le Consulat de France qui recommence, c’est votre mère.
Je lui présentai la lettre.
Elle pleura. Elle pleura davantage après l’avoir lue.
Ce peignoir ! ce décor ! ces pleurs ! Buenos-Aires !
— Vous croyez faire du bien, lui dis-je, vous faites du mal.
Elle prit un manteau qui pendait à sa porte et, tout en pleurant, geste d’une pudeur venant de très loin, elle le revêtit.
— Craignez-vous des représailles ? Le Consulat vous prend sous sa protection.
— Je fais ce que je veux.
— Avec qui êtes-vous « mariée » ?
— Avec personne !
— C’est un homme qui vous maintient là. Il ne peut en être autrement.
— C’est pour ma mère, c’est pour mon frère que j’y suis.
— Contre eux.
— Pour eux. La misère était trop grande. Pas de charbon en hiver. Pas d’argent pour se soigner. Avec mon gain, je n’aurais même pas mangé seule,